Fracture d'épaule
Ce n'était pas ma première chute , il m'arrive régulièrement de tomber mais là,ce matin du 2 juin 2024 vers 4h ce fut celle qui change la vie .
Même si je peux encore faire quelques pas en me tenant , avec la SEP je n'ai plus du tout d'équilibre .Jusque là, la chance avait sans doute été avec moi , en dehors de côtes cassées et d'énormes hématomes je n'avais rien eu de sérieux en tombant.
Mais ce matin là, dès que j'ai été "au sol" j'ai su que cette fois c'était différent , il m'a d'ailleurs fallu un long moment pour me relever(une bonne vingtaine de minutes) sous le regard de ma toute jeune Djill qui semblait comprendre qu'il se passait quelque chose de grave .
Une fois relevée , comme je suis de nature optimiste (trop parfois) j'ai pris un antidouleur me disant que je m'étais fait des idées, que cette atroce douleur allait se calmer .Mais non bien sur , elle empirait encore , je me suis donc occupée des chiens comme je pouvais. Ensuite il a bien fallu que j'appelle ma fille pour me conduire aux urgences de l'hopital le plus proche.
La nature optimiste reprenant le dessus je me voyais rentrer bien vite avec un platre pour quelques semaines .
Arrivée à 6h, j'ai été assez vite prise en charge pour la radio (waw la douleur pour faire cette radio!!!) Quand je demande "c'est cassé ?" la réponse directe tombe : "Non pas cassé , éclaté " Immédiatement on me dit que je dois être hospitalisée , qu'il faut opérer , la tête de l"humerus est en plusieurs morceaux...et l'infirmière me place une perfusion d'antidouleur!
Ma première pensée bien sur et mes chiens ??? Ma fille peut parer au plus pressé mais... L'infirmière parle d'opération sans doute le jour même alors je dis ok alors je rentre chez moi demain ...on me répond que ce ne sera pas possible mais je garde cela en tête .
Ma fille habite à 35 minutes de chez moi elle passe donc 2 fois par jour pour nourrir mes chiens et les faire courir au jardin mais ils n'ont pas l'habitude d'être seuls ainsi de longues heures et la nuit...je vis donc un stress terrible .
Finalement je ne suis opérée que le lendemain après midi la douleur est apaisée par les perfusions mais le stress monte , monte car je sais que vu son travail ma fille ne pourra pas continuer à s'occuper des chiens , je pense aussi beaucoup à leur stress à eux qui sont si proches de moi !
Le reveil opératoire se passe fort mal , terriblement mal même, avec des vomissements incoercibles et le soir ma tension monte à 19 .Je n'ai qu'une idée en tête sortir le lendemain !
Le lendemain matin le chirugien passe , me dit que l'opération s'est bien passée, qu'il a placé un clou centramédullaire avec des vis pour rassembler les morceaux .Quand je lui demande si je peux sortir l'après midi (pour mes chiens) il me demande si j'ai de l'aide , je répond par un pieux mensonge : oui (alors que bien sur je devrai me débrouiller seule)!
Alors il signe mon autorisation de sortie ouf ! L'assistante sociale de l'hopital passe me voir et me propose de s'occuper de me faire apporter mes dîners , elle va appeler le CPAS de la commune pour qu'ils me soient apportés chaque jour tant que mon bras sera immobilisé! Rentrée à la maison, ce n'est pas une sinécure , mon bras gauche est affaibli par la SEP et je n'ai que lui .
Et je vois très vite que Djill a vraiment été très perturbée par ma brusque absence (elle en reste marquée vu sa grande sensibilité).
La vie reprend cahin caha , au premier contrôle tout est bien , je peux enlever l'attelle par contre la douleur revient et s'amplifie de plus en plus , mes mouvements restent très limités et de plus en plus douloureux.
En octobre contrôle radiologique avant de revoir immédiatement le chirurgien . Il me dit être inquiet parce que la calcification n'évolue pas comme prévu , il faut supprimer la kine et prendre des vitamines D à haute dose . Il veut me revoir début décembre avec cette fois un scanner de mon épaule tout en me disant qu'il "n'y croit pas beaucoup" .
Le 9 décembre le scanner confirme la mauvaise évolution , l'ostéoporose a fait qu'un morceau de la tête humorale s'est détaché , transpercé par les vis qui frottent dans l'articulation . Bien sur je souffre beaucoup et les mouvements de mon bras sont très réduits . Le chirurgien me dit que la seule solution serait de réopérer , enlever le matériel mis en juin et placer une prothèse d'épaule . Il dit qu'il est désolé, qu'il a voulu au départ sauver la tête de mon humerus ce que je comprend bien sur! Mais cette idée de nouvelle opération m'inquiète , le souvenir de ce mauvais réveil d'anesthésie me hante et de nouveau bien sur il y a le problème de mes chiens!
Il me donne donc un mois pour réfléchir et me renseigner! Pendant ce mois il téléphonera donc longuement à mon médecin traitant pour lui expliqer la situation et l"opération ! Nous nous revoyons le 21 janvier , oui , ma décision est prise pour l'opération , je n'ai pas vraiment le choix , je ne peux vivre ainsi tant au point de vue mobilité du bras que douleurs!
La date de l'opération est fixée au 5 février le "deal" avec le chirurgien étant que je ne reste qu'une nuit à l'hopital , ma fille s'est arrangée, elle viendra passer la nuit à la maison, les chiens seront bien moins perturbés!
Je stresse évidemment à la pensée de cette nouvelle (grosse) opération .Quelques jours avant je vois l'anesthésiste qui note à la fois le dernier rapport de ma pneumologue et les soucis du réveil en juin .Il me dit que malgré tout il préconise une anesthésie générale malgré le "doute" de la pneumologue, parce que l'opération peut durer plus de 2h et la position très inconfortable ...j'avoue que malgré tout je suis contente, je me posais beaucoup de questions au sujet d'une anesthésie locorégionale!
Tout est donc prêt , mes transports assurés par le transport PMR habituel , je suis en grande partie rassurée concernant mes chiens cela n'enlève pas tout le stress mais l'atténue quand même!